Une Journée en Enfer

uoi ? Un film d’action avec Bruce Willis dans la Gazette du Thriller ! Ils ont perdu la tête ! Allons, ne soyez pas si grincheux et laissez-nous vous expliquer pourquoi le troisième volet de la saga Die Hard mérite sa place chez nous.

ATTENTION : LA CRITIQUE QUI VA SUIVRE PEUT CONTENIR DES SPOILERS.

Présentation

Genre : Thriller d’action

Durée : 128 minutes

Date de sortie : 1995

Réalisateur : John McTiernan

Scénariste : Jonathan Hensleigh

Rôles principaux : Bruce Willis (John McClane), Samuel L. Jackson (Zeus Carver), Jeremy Irons (Simon Peter Gruber)

Intrigue : Le légendaire bien que minable lieutenant John McClane reprend du service lorsqu’un mystérieux Simon à l’accent allemand prononcé décide d’entamer avec lui une partie de « Jacques a dit » dans les rues de New York.

Film d’action ou thriller ?

Mauvais élèves !

Franchement, on est un peu déçus. Nous qui nous étions donnés tant de mal à vous rédiger la parfaite explication des caractéristiques du thriller… Parce que l’on vous voit bien, derrière votre écran à pester sur cette hérésie de confondre thriller et film d’action. Allez, on est quand même sympas, on va vous faire une petite piqûre de rappel.

Pour entrer dans la catégorie thriller, un film doit disposer :

• d’un méchant
• d’un gentil
• de suspense

Si vous nous dites que ces trois ingrédients ne sont pas réunis dans Une Journée en Enfer vous êtes d’encore plus mauvaise foi que nous.

Mieux encore, un bon thriller va généralement présenter le « méchant » très rapidement afin de pouvoir créer la tension nécessaire dans sa relation avec le « gentil ». Ici, on est presque sur un cas d’école ! Non seulement, le criminel apparaît dès le début du film mais, en plus, c’est lui-même qui réclame l’apparition du flic pour l’intégrer de force à son petit jeu malsain.

Alors oui, le film est bourré de bombes, de courses poursuites et de marcels tâchés de sang et de sueur, mais thriller et action n’ont rien d’incompatible.

Un Escape Game dans les rues du New York

La principale caractéristique du thriller est d’offrir du suspense, et le troisième volet de la saga Die Hard est exemplaire dans ce domaine.

Ce que nous apprécions particulièrement – et qui explique que nous ayons choisi celui-ci en mettant de côté le premier et le deuxième volets – c’est le développement de l’intrigue par un système d’énigmes.

Les aficionados d’escape games et de casse-têtes seront comblés ! Difficile de résister à l’envie de résoudre avec John McClane les énigmes et rébus pensés par le séduisant bien que dérangé Simon Gruber, frère de l’inoubliable Hans Gruber joué par Alan Rickman dans Piège de Cristal.

Le scénario confectionné par les mains habiles de Jonathan Hensleigh est probablement pour beaucoup dans le succès du film, plus gros succès de l’industrie cinématographique en 1995. Si le scénariste n’en était qu’aux balbutiements de sa carrière, il est responsable la même année du grandiose Jumanji, puis trois ans plus tard du mastodonte catastrophe Armageddon. Les énigmes de « Die Hard 3 » sont extrêmement intelligentes et font de New York le terrain de jeu parfait pour un escape game en plein air.

Il nous arrive plus souvent que nous ne voudrions l’admettre de s’endormir en essayant de se souvenir de la manière d’obtenir précisément 4 litres d’eau avec un bidon de 3 litres et un bidon de 5 litres… (SOLUTION EN FIN D’ARTICLE)

Trio infernal

L’autre force du film est son trio principal efficace. Le flic alcoolique mais toujours alerte, le grincheux partenaire forcé et l’ancien officier militaire allemand dérangé – joués qui plus est par des acteurs de haut rang – carton plein !

John McClane, lamentablement inimittable

Si vous avez vu, ne serait-ce qu’en partie, la saga Die Hard, vous êtes déjà familiers du plus loser des lieutenants de la police de New York. Maladroit et alcoolique depuis que sa femme l’a ENCORE quitté, John McClane est suspendu de ses fonctions. Pour le meilleur ou pour le pire, c’est le frère de son ancien ennemi qui va le tirer de son dépérissement.

Dans les avis sur le jeu de Bruce Willis, il y a à boire et à manger. Beaucoup lui reprochent un jeu stéréotypé, une palette maigre donnant lieu à des personnages toujours identiques. S’il joue effectivement souvent dans des films d’action où son rôle est supposé apporter un peu d’humour, rappelons qu’il est aussi excellent dans des rôles plus sérieux et notamment des thrillers, l’exemple parfait étant Le Sixième Sens.

Et puis de toute façon, c’est notre critique, alors on dit ce qu’on veut. Nous sommes très peinés depuis l’annonce de la fin de sa carrière en mars dernier. Bruce, on t’aime.

Zeus Carver, le ronchon providentiel

C’est par un malheureux hasard que Zeus Carver se trouve impliqué dans la relation entre McClane et Gruber. S’il n’avait pas tenu boutique à quelques mètres du premier « Jacques a dit », le film ne durerait que 11 minutes et 10 secondes. Et ça, messieurs dames, c’est ce que l’on appelle du journalisme d’investigation. A nous le Pulitzer.

Pour faire court, Carver est un noir américain qui ne cherche qu’à protéger son commerce et ses proches de la violence en plein Harlem. Lorsqu’un flic débarque en homme sandwich et manque de se faire tuer, il est plongé malgré lui au cœur d’une rivalité qui ne le concerne en rien. Intelligent et cultivé, il sauve la peau de McClane plus d’une fois et repaît le spectateur de ses sarcasmes.

Samuel L. Jackson est taillé pour le rôle. C’est peut-être son meilleur personnage de le registre « comique » (avec celui de Steven dans Django Unchained). Le rôle était toutefois initialement destiné à Brandon Lee (le fils de Bruce Lee), mais sa mort accidentelle en 1993 compromet hélas ses chances de passer une audition. Autre acteur possible à l’époque : Laurence Fishburne que vous connaissez sous les traits de Jack Crawford dans la série Hannibal. C’est finalement Bruce Willis lui-même qui trouve son parfait partenaire.

Simon Peter Gruber, marcel bleu et cheveux blonds

Il faut vraiment que l’on vous écrive enfin cet article sur la tension sexuelle dans les thrillers… Ce qui n’a bien entendu rien à voir avec ce qui va suivre.

Simon Gruber est un ancien officier d’Allemagne de l’Est qui entraînait les soldats à camoufler leur accent pour parler anglais. Il est également expert en explosions, en braquages et en vêtements très près du corps.

De nature taquine, il est le cerveau du « Jacques a dit » (Simon Says en anglais) sur lequel repose tout le film. Mais attention, jouer au chat et à la souris pour venger la mort de son frère n’est qu’une activité accessoire. Sa passion ? Les beaux petits lingots d’or brillants qui dorment dans les banques américaines. Son intelligence n’a pas de limite. Inventer une bombe prête à raser une école et des représailles en grande pompe dans l’unique but de détourner l’attention de la police de New York, tout un art !

Jeremy Irons est LA bonne raison de regarder Une Journée en Enfer. Dire que c’est Sean Connery qui devait tenir le rôle… Il l’a refusé, trouvant le personnage « trop cruel ». Il aurait également été proposé à David Thewlis (le professeur Lupin de Harry Potter). C’est le destin qui a choisi. « Le J c’est le S », comme disent les jeunes.

Comment obtenir précisément 4 litres d’eau avec un bidon de 3 litres et un bidon de 5 litres ?

Remplir le bidon de 5 litres. Avec son contenu, remplir le bidon de 3 litres. Il reste précisément 2 litres d’eau dans le bidon de 5 litres. Vider le bidon de 3 litres et y verser ces 2 litres. Remplir à nouveau le bidon de 5 litres jusqu’en haut. Transvaser l’eau du bidon de 5 litres dans le bidon de 3 litres (qui contient toujours 2 litres) sans le faire déborder. Vous n’aurez pu verser qu’un litre, il en reste donc très exactement 4 dans le bidon de 5 litres.