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La gazette du Thriller

01 juillet,2024

Résurrection

août 12, 2022
Résurrection
V

ous avez aimé Se7en ? On ne peut pas vous promettre que vous allez aimer Résurrection sa copie américano-canadienne avec en rôle principal Christophe Lambert.

ATTENTION : LA CRITIQUE QUI VA SUIVRE PEUT CONTENIR DES SPOILERS.

Présentation

Genre : thriller horrifique

Durée : 108 minutes

Date de sortie : 1999

Réalisateur : Russell Mulcahy

Scénariste : Brad Mirman

Rôles principaux : Christophe Lambert (John Prudhomme), Leland Orser (Andrew Hollinsworth), Robert Joy (Gerald Demus).

Intrigue : Au cœur d’un Chicago humide et morne, l’inspecteur John Prudhomme doit enquêter sur une série de crimes plus mystérieux les uns que les autres. Membres sectionnés et chiffres romains… Que peut bien mijoter ce nouveau tueur en série ?

Scénario

Une ville pluvieuse, un duo d’inspecteurs, un tueur en série aux pratiques étonnantes et intrigantes, le tout sur un fond de concepts religieux surinterprétés… Vous ne rêvez pas, Brad Mirman a réécrit Se7en. Qui du réalisateur, du scénariste ou du producteur-acteur est responsable de ce vol caractérisé ? Nous l’ignorons.

Quoi qu’il en soit, ils l’ont fait. Dès la première scène, la ressemblance est frappante. Christophe Lambert, inspecteur de police, est appelé de bon matin sur les lieux d’un crime. Avant de partir, il dépose un baiser sur le front de sa femme encore allongée dans le lit conjugal. On croit revoir Brad Pitt l’inspecteur Mills embrasser Gwyneth Paltrow avant de rejoindre Somerset...

Et ça ne s’arrête pas là ! L’inspecteur Prudhomme et son coéquipier l’inspecteur Hollinsworth se retrouvent sur la scène de crime. Si le premier reste froidement sérieux, le second semble un peu trop détendu. Petit accrochage entre Hollinsworth et les policiers déjà sur place. C’est encore presque exactement le comportement de Somerset et Mills sur la première scène de crime de Se7en. Ils entrent dans une pièce sombre où s’offrent à leurs yeux un corps mutilé sur une chaise. Très vite, on découvre un message écrit avec du sang. Franchement, on va pas le répéter à chaque fois, vous avez compris le concept...

Convocation dans le bureau du chef. On se plaint de leur comportement. Prudhomme annonce que ce ne sera pas la dernière victime, et qu’il faut s’attendre à un tueur en série. Somerset, Somerset, Somerset.

Petite variante pas désagréable, sur les corps sont inscrits des chiffres romains. Une énigme dans l’énigme, toujours appréciable. C’est aussi ces chiffres romains qui nous permettent d’arriver à la scène qui est probablement la plus hilarante de toute la filmographie de Christophe Lambert. Seul à son bureau, cherchant à percer le mystère, il griffonne quelques calculs sur son bloc-note. Et là, avec un regard profond… « 1+1…2 ! ». Une scène à voir, vraiment. 21mn20. Y’a pas de quoi.

Petit à petit, un thème se dessine : du sang d’agneau, des victimes de 33 ans qui ressemblent à Jésus, des prénoms d’apôtre… « Ce gars reforme le corps du Christ ! ». 23 minutes de film et toute l’histoire est bouclée. Le tueur utilise la foi pour justifier ses meurtres. Tiens, tiens. Un thriller avec les 7 pêchés capitaux, ça vous dit quelque chose ?

Pour une fois, nous avons décidé de ne pas aller plus loin dans le scénario. C’est un plagiat, oui, mais c’est un peu notre madeleine de Proust… Nous avons découvert Se7en et Résurrection enfants (où diable étaient nos parents ?). Pendant longtemps, nous avons eu du mal à savoir si telle scène était tirée de l’un ou de l’autre. On voit la différence aujourd’hui, mais Résurrection sera toujours dans notre cœur. Nous allons éviter de vous le divulgâcher.

Réalisation

Nous connaissions mal l’œuvre de Russell Mulcahy. Outre quelques films douteux, sa spécialité : les clips musicaux ! AC/DC, Duran Duran, Spandau Ballet, Paul McCartney, Elton John, The Buggles, Fleetwood Mac, Queen, Boy George, Billy Joel, Rod Stewart, les Rolling Stones, Kenny Loggins, Talk Talk… Citer ceux pour qui il n’a pas travaillé serait plus simple.

Pour ce qui est du cinéma, il semble s’inspirer des techniques courantes du videoclip. Un grand nombre de scènes alternent gros plans sur les visages et plans moyens qui laissent entrevoir les décors de rue, de commissariat, de scènes de crime. Grosse utilisation également du travelling, quel que soit le type de plan.

En soi, le tout n’est pas désagréable à l’œil. On croit percevoir un filtre jaunissant, ce qui donne une photographie encore très proche de Se7en.

Casting

Le film repose sur 3 personnages centraux. John Prudhomme (Christophe Lambert), Andrew Hollinsworth (Leland Orser) et Gerald Demus (Robert Joy).

Le premier n’est plus à présenter. Son jeu n’a absolument rien d’inhabituel. Si beaucoup moquent Christophe Lambert, nous avons pour lui une affection inexpliquée. Son rire est un délice. Le fait qu’il se double lui-même est une bonne chose. On aime ce timbre à la fois rauque et nasillard. Indescriptible.

Le second vous dit peut-être quelque chose, et tenez-vous bien… Leland Orser n’est autre que l’une des armes de John Doe dans Se7en. Pour illustrer la luxure, le serial killer oblige un homme à pénétrer une prostituée équipé d’un harnais avec une lame en lieu et place de la verge… Et voici que la victime meurtrière se retrouve propulsée inspecteur de police ! Une belle promotion offerte à Orser dont les rôles sont généralement accessoires. Sa performance ici n’est pas époustouflante mais colle bien au reste du film.

Gros coup de coeur pour Robert Joy. Grâce à une filmographie longue comme le bras, on sait qu’on l’a vu quelque part, mais on ne sait jamais où ! Avec un visage vraiment peu commun, il semble fait pour le genre du thriller. Ce qui peut paraître insultant, et on en profite pour présenter nos excuses à M. Joy d’avoir dit ça.

A-t-on frissonné ?

Pour les raisons évoquées plus haut dans cette critique, notre avis est un peu biaisé. Résurrection, c’est une partie de notre enfance.

Un internaute sur SensCritique l’a qualifié de « Seven du pauvre ». Même si on ne peut s’empêcher de trouver les mots un peu durs, ils sont aussi un peu vrais.

Mais Se7en étant l’un des meilleurs thrillers de tous les temps, un véritable sans-faute cinématographique… même une pâle copie reste un bon thriller.

Pour être juste, il faut envisager Résurrection comme un thriller à part entière qui, même s’il fait parfois sourire par ses maladresses, nous plonge dans un univers lugubre qui nous plaît bien.

Scénario : 5/10

Réalisation : 6/10

Jeu d’acteur : 6/10

Frisson : 7/10

Moyenne : 6/10

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