X
twitter instagram
menu-hamburger

La gazette du Thriller

01 juillet,2024

Se7en

août 26, 2022
Se7en
B

rad Pitt et Morgan Freeman dirigés par un David Fincher au sommet de son art… Retour sur l’un des plus grands classiques du thriller.

ATTENTION : LA CRITIQUE QUI VA SUIVRE PEUT CONTENIR DES SPOILERS.

Présentation

Genre : Thriller horrifique

Durée : 127 minutes

Date de sortie : 1995

Réalisateur : David Fincher

Scénariste : Andrew Kevin Walker

Rôles principaux : Brad Pitt (David Mills), Morgan Freeman (William Somerset), quelqu’un d’autre mais on veut pas spoiler (le tueur)

Intrigue : Alors que l’inspecter William Somerset s’apprête à prendre sa retraite, il se retrouve contraint d’enquêter avec l’inspecteur David Mills, fraîchement transféré, sur l’affaire la plus sanglante de leurs carrières.

Scénario

Comme nous l’évoquions dans notre article sur le nouveau thriller Fincher, Andrew Kevin Walker et Fincher s’entendent comme larrons en foire (expressions obsolètes, le retour). Outre leurs collaborations comme duo réalisateur-scénariste, Fincher prend également plaisir à attribuer à Walker de petits rôles, comme c’est le cas ici. A prendre au conditionnel, mais il serait le premier cadavre, celui représentant la gourmandise. Miam miam.

Heureusement, sa participation au chef d’œuvre ne s’arrête (ou plutôt ne commence) pas là. Avant Se7en, Walker n’était qu’un petit vendeur de magasin de disques. Pendant 3 ans, il passe son temps libre à travailler un scénario qu’il tente en premier lieu de présenter à un autre éminent scénariste, David Koepp (Jurassic Park, Mission Impossible…). C’est ce dernier qui le met en relation avec David Fincher, et c’est ce qu’on appelle avoir le nez creux !

Le scénario est, comme souvent, le principal point fort du film. Un tueur en série laisse sur son passage des cadavres mis en scène pour représenter chacun des 7 péchés capitaux : gourmandise, avarice, paresse, luxure, orgueil, envie, colère. Vous connaissez déjà notre goût pour les toiles de fond bibliques.

Si l’idée de base est déjà excellente, le duo Mills – Somerset fonctionne à merveille. Un jeune flic pas bien malin et un vieux désabusé n’ont pas d’autre choix que de s’entendre pour mettre fin à des meurtres plus sordides les uns que les autres. La psychologie des personnages est plus fine qu’elle n’y paraît. Et que dire du tueur (dont on ne va pas prononcer le nom) qui fait presque basculer le film vers le thriller psychologique...

Pour la deuxième fois, on a décidé de s’attarder un peu sur l’onomastique (si vous avez oublié, relisez notre critique de Night Call).

Pour William Somerset, il n’est pas impossible que Walker ait voulu rendre hommage à un autre William Somerset, écrivain britannique auteur notamment de The Painted Veil renommé The Seventh Sin (le septième péché) lors de son adaptation cinématographique en 1957. Autre explication possible, le terme somersault, assez proche et signifiant « revirement », comme celui que vit ce pauvre William à tout juste une semaine d’une retraite bien méritée. Dernière interprétation, Somerset pourrait venir de summer + set, l’été qui se couche, le passage d’un homme vers l’automne de sa vie… Mais là on poétise.

Mill a tellement de signification en anglais qu’il est assez difficile de décider si Walker voulait faire de son personnage un moulin, une usine, un broyeur… Mill peut aussi s’entendre comme tourner en rond, ce qui correspond assez bien à l’attitude de l’enquêteur que le serial killer fait tourner en bourrique. Si go through the mills signifie être soumis à rude épreuve, nous pensons que Walker a tout simplement encore une fois rendu hommage à un écrivain. David Mills est un homme politique et écrivain dont le sujet de prédilection est… la religion ! Plus précisément, le rejet de la religion. Peut-être une coïncidence.

Réalisation

Il n’est sans doute pas nécessaire de préciser que la réalisation est excellente. On parle de David Fincher, quand même.

S’il faut malgré tout analyser quelques points précis :

  • Le générique : c’est le détail (qui n’en est pas un) qui revient toujours dans les conversations autour de Seven. C’est l’un des génériques les plus soignés que l’on connaisse, et les images quasi-subliminales sur le tueur sont assemblées avec un tel goût qu’on se laisse emporter dans son monde malsain sans rechigner. MAIS, le générique n’est pas de Fincher ! C’est à Kyle Cooper qu’on le doit.
  • Le contexte urbain : question qui a longtemps tourmenté les esprits. Où peut bien se dérouler l’intrigue du film ? Aucune réponse à cela pour la bonne et simple raison que la ville ne doit pas représenter une ville américaine en particulier mais TOUTES les grandes villes dans ce qu’elles ont de plus glauque. Sombres, humides, dérangeantes… Fincher a réussi à nous faire sentir cette espèce de grouillement angoissant au fond des tripes qui nous fait nous demander ce qui est le plus lugubre entre la ville et les scènes de crime.
  • La scène de fin : on ne dit rien. Mais c’est à la fois bien écrit et bien réalisé. Allez vérifier par vous même.

Personne ne s’y trompe. Seven aura obtenu 11 récompenses dont 6 prix du « meilleur film ».

Casting

Brad Pitt et Morgan Freeman n’ont rien à prouver. Ils font évidemment une excellente performance. Mais saviez-vous que les rôles ne leur étaient pas destinés ? Une information qui nous a beaucoup amusé… Mills aurait dû être joué par Denzel Washington, qui a refusé, de même que Nicolas Cage et… Sylvester Stallone. On a vraiment du mal à imaginer Sly dans le rôle de Mills, avec tout l’amour qu’on lui porte. Somerset aurait pu être joué par Harrison Ford ou Al Pacino. Imaginez juste une seconde un duo Sylvester Stallone – Al Pacino en Mills et Somerset. Pas sûr que le film aurait eu la même saveur !

Côté « seconds rôles », Gwyneth Paltrow était le choix de base de Fincher, qui s’est appuyé sur son petit ami de l’époque, Brad Pitt, pour la convaincre.

Et comment évoquer le casting sans parler du tueur en série… Fincher lui-même a pris soin de ne pas le créditer au générique de début pour ne pas gâcher le plaisir des spectateurs. Nous ferons de même, pour les quelques-uns qui n’auraient pas encore vu le film, et nous contenterons de dire que nous l’aimons beaucoup et qu’il est excellent.

A-t-on frissonné ?

On a frissonné et on frissonne toujours après 200 visionnages. Le tueur n’est pas révélé si tôt, si bien qu’on reste sur nos gardes jusqu’au moment de sa révélation, et même une fois découvert il parvient à nous lever les poils. Ce n’est pas du suspense au sens le plus strict, mais on est bien plongé dans une tension qui nous laisse hors d’haleine.

Scénario : 9/10

Réalisation : 9/10

Jeu d’acteur : 9/10

Frisson : 9/10

Moyenne : 9/10

Articles Associés

Usual Suspects

septembre 23, 2022
Critique du Vendredi

Une Journée en Enfer

septembre 16, 2022
Critique du Vendredi

Shutter Island

septembre 11, 2022
Critique du Vendredi

Hannibal

septembre 02, 2022
Critique du Vendredi

Night Call

août 19, 2022
Critique du Vendredi

Résurrection

août 12, 2022
Critique du Vendredi

Affamés

août 05, 2022
Critique du Vendredi

Le Silence des Agneaux

juillet 29, 2022
Critique du Vendredi