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La gazette du Thriller

26 juin,2024

Les caractéristiques du thriller

août 30, 2022
Les caractéristiques du thriller
Q

uelques questions auxquelles nous sommes fréquemment confrontés… Qu’est-ce qui fait un thriller ? Quelles sont ses caractéristiques ? Comment ne pas le confondre avec un film policier ou un film d’horreur ?

Définition et étymologie du thriller

Le mot thriller est tiré de l’anglais to thrill qui signifie (faire) frémir. Une bonne indication, pour commencer, de ce que doit être un thriller. Autre signification de thrill = frisson, excitation. Voilà ce qui ajoute une dimension plus qu’importante – le thriller doit nous faire frissonner ET nous mettre dans un état de frénésie à l’idée de ce qui pourrait se produire. Autrement dit, si vous êtes en émoi devant un bon thriller, pas d’inquiétude ! C’est ce que l’on attend de vous, et vous n’êtes pas le seul.

La quasi-totalité des définitions officielles du thriller s’entendent sur un terme : le suspense. Certains considèrent même le terme « film à suspense » comme un parfait synonyme de thriller.

Le genre thriller n’a rien d’exclusivement cinématographique. Il existe toute une littérature thriller tout aussi efficace dans l’élaboration d’un suspense insoutenable. Un grand nombre de films du genre en sont d’ailleurs des adaptations. Nous l’aborderons dans un prochain article.

Les caractéristiques obligatoires du thriller

Sans entrer dans ce qui différencie un bon d’un mauvais thriller (un peu de patience, ça arrive), quelques caractéristiques sont indispensables à l’appellation thriller.

  • Un suspense insoutenable

Nous l’avons déjà dit, mais mieux vaut deux fois qu’une. Le thriller est un film à suspense. Si l’on peut parfois avoir des éléments de planification du crime et de ses conséquences, l’intrigue principale est le crime en lui-même ou son anticipation toute proche.

  • Un ou plusieurs criminels

Il est l’élément clé de l’histoire. Il est nécessairement présent dès le départ, d’une manière ou d’une autre. Souvent, son identité (ou son visage) est connu du spectateur. Il peut parfois n’être qu’aperçu mais reste toujours présent, que ce soit par les victimes qu’il laisse sur son chemin ou par l’angoisse provoquée par sa proximité.

  • Une cible et/ou un enquêteur

S’il n’y a pas de thriller sans « méchant », il n’y a pas non plus de thriller sans « gentil ». Il peut s’agir d’un individu seul ou d’un groupe de personnes. S’il s’agit parfois de victimes du commun des mortels, on retrouve souvent au moins un personnage représentant l’autorité. Grand classique du thriller américain : un ou plusieurs membre(s) du FBI.

  • La relation coupable-innocent

C’est sur ce point que se différencie principalement le thriller de tous les autres genres. L’intrigue tourne toujours autour de la relation méchant-gentil. S’il s’agit d’un tueur et que les victimes ne sont pas des personnages à part entière, l’enquêteur lui-même se retrouvera confronté au criminel et craindra pour sa vie.

Thriller, polar ou film d’horreur ?

Nous avons donné les bases de ce qui définit le thriller, mais il n’est pas toujours si évident de le différencier de genres proches comme le policier et l’horreur. Quelques exemples pour vous aider...

Polar et film policier

Le polar est un genre littéraire. Nous parlerons en cinéma de film policier.

Comme pour la plupart des thrillers, le film policier se base sur une enquête. Toutefois, et c’est la principale différence, au cœur de l’intrigue policière se place l’enquêteur lui-même, et non plus le coupable. Le but est alors de résoudre l’enquête, et ce que le criminel soit toujours ou non en activité. La relation gentil-méchant est généralement inexistante.

Il ne serait pas complètement faux de considérer le thriller comme un film policier sur lequel on aurait saupoudré du suspense. Certains films sont d’ailleurs classés dans les deux genres (même si nous trouvons ce point discutable). Prenons la saga Die Hard, par exemple : s’il est vrai que l’intrigue tourne davantage autour de l’enquêteur, le « méchant » est toujours bien présent et l’excitation naît de la relation entre les deux. Le film relève alors, selon nous, davantage du thriller que du film policier à proprement parler, même si le ton humoristique peut nous en faire douter.

Film d’horreur

Si le thriller joue sur l’excitation, le film d’horreur joue sur la répulsiongore ou surnaturelle.

Ce serait mentir que de dire que les deux genres sont diamétralement opposés. Ici aussi, on peut citer de nombreux films qui entrent dans les deux catégories. On ne va peut-être pas se faire des amis, mais on a quand même un peu l’impression que les films d’horreur sont des thrillers ratés. C’est dit.

Parfait exemple : Saw est un film d’horreur, il crée la répulsion (berk berk, du sang et des membres coupés) MAIS il est aussi un thriller. Le méchant est bien là et sa relation avec les gentils crée de la tension, de l’excitation à l’idée de savoir ce qui les attend. Attention, on parle bien du premier Saw. Les autres sont honnêtement des bouses sans nom que l’on refuse de classer dans la catégorie thriller.

Sous-genres du thriller

Les frontières ne sont pas toujours complètement hermétiques entre les genres qui peuvent se mélanger. Aussi, des détails de l’intrigue peuvent créer des nuances et former une palette de sous-genres dont voici quelques exemples.

Thriller horrifique

Nous l’avons démontré juste avant, film d’horreur et thriller sont probablement les deux genres les plus proches. Si on bon thriller a quelques caractéristiques du film d’horreur, on parlera de thriller horrifique. C’est le cas de Seven, entre autres. On retrouve le suspense, la relation enquêteurs-meurtriers mais aussi la répulsion par les scènes de crime vraiment peu appétissantes.

Thriller psychologique

C’est probablement l’un des sous-genres préférés des thrillerophiles. Le thriller psychologique nous montre un peu moins de torture physique et un peu plus de torture mentale. Deux exemples nous semblent ici très parlants. Shutter Island est un cas d’école. La définition même du thriller psychologique. Peu de violence physique, un véritable casse-tête pour l’esprit. Et bien sûr (vous vous demandiez quand nous allions craquer, n’est-ce pas ?), Le Silence des Agneaux. L’un des personnages principaux est un psychiatre, faut-il vraiment en dire de plus ?

Thriller d’action

Il ne semble pas vraiment nécessaire de définir ce qu’est un thriller d’action. C’est comme le Port-Salut, c’est marqué dessus. C’est exactement ce que nous décrivions tout à l’heure avec Die Hard. Des explosions, des courses poursuites, des Jeremy Irons en marcel aux muscles luisant de sueur...

Thriller érotique

Ne soyons pas prude. Il n’y rien d’étonnant à ce que le thriller érotique existe. Rappelez-vous, le genre thriller se caractérise par l’excitation. En ce sens, et selon les goûts, tous les thrillers peuvent être un peu érotiques… Mais l’exemple parfait reste Basic Instinct et sa Sharon Stone sans culotte, évidemment.

Autres types de thrillers

Nous aurions pu parler également de thriller paranoïaque, thriller politique, thriller de science-fiction… La liste est longue.

Qu’est-ce qui fait un bon thriller ?

Comme les bons et les mauvais chasseurs, il faut différencier bon et mauvais thriller. Quand peut-on dire qu’un thriller est réussi ?

  • Une tension palpable

Plus la tension est présente, meilleur sera le thriller. Cela ne signifie pas qu’elle doit être intense à chaque instant. Bien au contraire, elle se révèle par à-coups, comme une chaleur lancinante qui fait mine de dormir pour mieux vous surprendre. Elle est bien souvent aidée par des changements de rythmes et par des musiques qui vont crescendo en rapidité et en volume sonore.

  • Les bons protagonistes

L’art du thriller est subtile. Trop de réalisateurs sont tombés dans le cliché avec des personnages stéréotypés (ou tout simplement des erreurs de casting). Une recette qui fonctionne généralement bien, si maniée avec délicatesse : l’adorable méchant. Rien de tel qu’un psychopathe charmant, auquel nous pourrions presque nous attacher. Il se démarque généralement par son intelligence et sa facilité à nous manipuler. Typiquement : Hannibal Lecter. Au contraire, rien de pire qu’un méchant qui n’est QUE méchant et qui n’apporte aucune saveur. On évite aussi les gentils aussi lisses que niais. Le combo méchant insipide et gentil crédule ne peut en aucun cas provoquer la tension (quasi-sexuelle) nécessaire au thriller.

  • Un scénario solide

Encore une évidence pas si évidente. Tout ne peut pas reposer sur des personnages forts. Pour accrocher le spectateur, il faut que le scénario soit soigné et aussi innovant que possible. Comment pourrait-on créer l’excitation en présentant une histoire vue 100 fois et dont il est facile de deviner l’aboutissement ? Dans un thriller, on ne sait JAMAIS comment les choses vont se terminer. La justesse scénaristique passe aussi par une atmosphère unique : lieu, époque, milieu… C’est en construisant un décor précis qu’on parvient le mieux à donner l’illusion du vrai.

  • Autres éléments appréciables du thriller

Une fois les bases posées, tout n’est plus que question de goût. Si nous préférons les ambiances très sombres avec des tueurs en série et du profiling, il ne faut se fermer à rien. On apprécie beaucoup, par exemple, Midsommar qui est l’exact opposé de notre « thriller idéal » sur le papier.

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